mardi 25 janvier 2011

La transe de l'avoir

"Il suffit d'y croire" lui dit-on.
Il n'était plus très jeune,il n'était pas très grand,mais il avait gardé le ton,le ton de celui qui y avait cru.
77 ans,il savait que c'était son chiffre,que le gouffre s'ouvrait sous ses pieds,que ça lui donnait un air niais,que des mains ou surement le destin allait lui voler son joli butin.
"On n'a 77 ans qu'une fois dans sa vie."
77 ans à haleter comme un chien,un rien de bien,une malheureuse rengaine des siens.
Et la foi?tarie,autant dire que même le peuple réclamait son avanie.
Cette nuit là,il avait veillé,il avait ruminé une toux,palpé son pouls,se proclama fou,foutu,pendu au lendemain qui ne venait pas.
A 7 heures,il se disait toujours que son chiffre n'est qu'un méchant toc.

La salle l'avale déjà.Il y entra et ferma l'enclos,Ben ali regarda son lot,crème et fards,micro et présemptoire.
"Croire en ses avoirs" balbutia-t-il.
Devant lui,des gens qu'il avait engagé,d'autres soudoyés ou bien torturés,et cette caméra qui fera que son agora l'écoutera enfin.
Il prit son souffle,redressa sa touffe et calomnia sa pouffe.

"....ايها المواطنون ايتها المواطنات"

Tunis le 23/01/11

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