jeudi 14 juillet 2011

Le huis clos de la mort et de la peur

Dans le noir somptueux d'un catacombe,deux silhouettes s'affrontent,immobiles,d'une impassibilité irréelle.
A les voir ainsi inertes mais debout,semblables à deux statues inégalement sculptées,je commençais à croire que ma vision avait fait un drôle de pacte avec mon imagination.
La plus petite forme se mouva,à mon plus grand bonheur,ou dam,et une voix enfantine et joviale s'éleva,brisant le silence mortuaire du catacombe.
La voix gamine semblait insoucieuse de profaner la paix des morts.Et il y avait là la certitude qu'elle ne pouvait être que celle d'un enfant.Seuls les êtres humains de bas age s'indifférent vraiment de défier les cieux.
-Ta main tremble grand-père.
-Comment le sais tu?Tu vois dans le noir maintenant?
-Oui.
Un rire amer,doucereux,celui d'un homme qui a longtemps étouffé ses élans joyeux,retentit timidement.Et l'homme à la différence de l'enfant,semblait se soucier des résonances.
-Et c'est comment?
-C'est pratique.
Un autre rire.Plus attendri,celui d'un grand père que son petit fils surprend.
-A l'école,la maitresse disait que le noir c'est l'absence de la lumière.
-Pas faux.Rire entraîné.Toujours aussi vite réprimé.
-Un jour,il y avait eu une coupure d'électricité,maman disait que ce n'était pas grave,qu'elle était dans la chambre juste à coté et que je ne risquais rien.Quand elle avait fermé la porte derrière elle,le monstre se tenait dans un coin de ma chambre,près du train que papa m'avait offert pour mon anniversaire.C'est ce soir là,que j'ai compris,que je pouvais voir dans le noir.
L'homme s'assit,il ne riait plus.
-Le monstre comment est il?
-Oh!affreux,grand papa.
L'enfant toujours debout semblait s'agiter mais des deux ,c'était le vieillard qui paraissait le plus nerveux.Les tailles des ombres s'étaient inversées,l'enfant avec sa résolution à ne pas s’asseoir,et le vieux avec son incapacité à se lever.
-Dis grand papa,tu as peur des monstres toi aussi?
Je m'attendais à un rire espiègle cette fois,mais le vieil homme soupira.
-Petit,toi tu vois dans le noir,moi je vois dans le futur.
-Tu devines ce qui va arriver?
-En quelque sorte.
-La chance!
Soupir.N'en pouvant plus,l'homme devenait minuscule de là où je le voyais,la tête entre les mains,effleurant le sol même.Le gamin,se tenait toujours aussi droit,infatigable,se contentant de caresser l'épaule de son grand-père.Leur silence,se mélangea avec celui des enterrés,et que seul l'air que le vieil homme fredonna soudainement,interrompit.
-Arrête,grand papa,c'est beaucoup trop triste.
-Un requiem c'est toujours triste petit.
-Qu'est ce que c'est un requiem?
-C'est ce que les gens qui devinent le futur,aiment chanter.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire