J-3
En fait, une fin n'en est pas véritablement une si l'on ne la voit pas venir. J'ai eu beau me dire, vous aurez beau vous dire, que c'est le fruit d'une décision tranchante et sans retour, l'idée de quitter quelqu'un commence à germer en vous le jour même de votre rencontre avec votre autre.
Après bon, vous pourrez aussi bien envisager les trente six mille signification du mot "fin" histoire d'éviter de traiter mon discours de cynique ou de méprisant. Vous pourrez tout aussi bien être largué(e) pour une beuverie quand vous avez pensé bien faire en ne voulant pas y aller. Ou vous retenir de crier, de hurler quand un "ami(e)" viendra docilement et animé des "meilleures intentions" vous communiquer un détail pertinent sur ce que votre autre aurait appelé "son jardin secret".
Ou bien, vous pouvez le regarder gésir inerte, cet autre, dans une quelconque chambre d'hôpital. Inerte à en oublier tout ce que votre amour moribond aurait pu vous faire subir comme "petites morts". Parce qu'on le sait tous, il est de la bienséance la plus élémentaire, de pleurer un amour mort avant de se remémorer ses torts.
Bref, l'amour a autant de fins possibles qu'il est difficile de ne pas penser à la perte quand on ressent ses premiers battements d'ailes de papillon.
H-12
Ca y est. C'est décidé, cet autre se doit de changer, d'être meilleur ou bien c'est fini. Poser des ultimatums en amour c'est aussi ridicule qu'etre un jihadiste en Syrie actuellement. On se sait inspide, on se sait moche et coupable. Alors l'option des ultimatums se présente comme l'ultime faille qui palliera les tourments de notre conscience.
En amour, on est toujours coupable, qu'on se le dise bien.
Coupable d'un mot de travers, d'une gaucherie immonde, d'un pot cassé, que votre autre aussi aurait cassé.
D'un rien d'un tout, être amoureux c'est déjà etre un péché. Un amoureux est un damné hirsute, qui lorsque le glas du châtiment sonnera, sera conduit dans la grande place imaginaire où des billions de couple à travers l'histoire se sont regardés respectueusement subir le même traitement infligés habituellement aux sales vermines et aux traîtres.
"Ou bien c'est toi qui part, ou ce sera moi." On se sait sot quand on sort cette fameuse tirade. On sait que l'on préfère crever que de laisser l'autre partir. Après tout ce qu'il nous reste comme choix dépend de nos peurs et de nos phobies. Chacun sa hantise. Y'en a qui préfèrent prendre les devants. D'autres choisissent d'etre synchro. Et puis au pire, aux moins hardis, il restera toujours l'option (la plus utile qui soit en amour) d'inverser la donne et de se dire coupable au lieu de victime, et vice versa.
Le moment ultime
Si à ce moment vous êtes en train de pleurer à deux, personne ne quittera personne. Si par contre vous vous sentez animé d'une vague de sadisme et qu'il vous prend l'envie de révéler le monstre qui est en vous, alors la grande marche vers votre célibat tant convoité est enfin amorcée. Et si l'autre se suicide, qu'il vous menace d'un couteau ou bien au mieux qu'il menace d'appeler la police pour porter plainte (préjudice sentimental, notion juridique méconnue de la justice, mais dont toutes les personnes ayant un jour pété les plombs vous affirmeront l'existence), et si même il vous arrive de guetter les voitures de passage devant votre chez soi, eh ben disons que dans ces cas, il faudra surement appeler la police, trouver un meilleur prétexte que le préjudice sentimental (définition ci dessus) et porter une bonne grosse encul.. je veux dire plainte.
H + 3
Enfin, le célibat! Quel bonheur! Quelle liberté! Quelle paix!
Si à ce moment vous n'êtes pas en train de chercher un pilulier, un bon comprimé, un bon joint ou une bonne bouteille, ce texte ne vous concernait pas en fait.
J+1
Le célibat c'est de l'entretien. L'amour, des habitudes.
Du moins, c'est toujours ce qu'on se dit un jour après.
Alors, histoire de pas s'affaler sur un divan et pleurer toutes les larmes de votre corps en écoutant en boucle tout votre répertoire musical en commun avec feu votre regretté autre, vous sortez. Et vous vous amusez. Du moins, c'est aussi ce que vous vous dites.
Avant de rompre de quelques heures, le visage de votre autre est plus proche du sanglier ou du renifleur que de sa véritable physionomie. Après quelques heures, il devient plus beau que tout ce que ce bon bougre de Raphael aura sculpté de ravissant et de splendide.Le regretté devient esthète. Et vous ? Moche.
Il convient de rappeler qu'à ce stade, si vous n'avez pas connu ces détails, c'est que ou vous êtres un/une exécrable salaud/salope ou un/une abruti(e) qui aurait confondu son plan cul avec l'amour d'une vie.
Reprenons, après que votre mémoire (votre garce de mémoire conviendrait mieux) se soit occupé de transfigurer et d'embellir votre ex, vos hormones, votre conscience et votre pathétisme vous pousseront vers ce qui caractérise le mieux l'amour et sa fin, le masochisme.
Ah qu'il est bon de pleurer quand c'est fini! Ah qu'il est bon de se dire que la vie est si injuste et vous avez aimé un/ une lâche qui NE VOUS MERITE PAS!
Si l'on ne pleure pas assez, si l'on n'insulte pas assez le regretté ex, on appelle ses amis.
On remet le pauvre ex sur la place imaginaire où l'on punit les vils et les insidieux, et armés de fouets imaginés et des mots tranchants (non imaginés), on lynche le bougre à plusieurs et à l'unisson.
J+3456780986543287980
C'était votre meilleur coup, votre meilleure histoire, cet amour perdu, cet amour que la vie perfide vous a ôtés. Si vous vous dites ça après tout ce temps, c'est que vous êtes con. Et si votre histoire avec votre ex n'est toujours pas finie, la mort vous le reprendra, alors aimez-le/la et cessez de saouler le monde avec votre phobie des fins.
En fait, une fin n'en est pas véritablement une si l'on ne la voit pas venir. J'ai eu beau me dire, vous aurez beau vous dire, que c'est le fruit d'une décision tranchante et sans retour, l'idée de quitter quelqu'un commence à germer en vous le jour même de votre rencontre avec votre autre.
Après bon, vous pourrez aussi bien envisager les trente six mille signification du mot "fin" histoire d'éviter de traiter mon discours de cynique ou de méprisant. Vous pourrez tout aussi bien être largué(e) pour une beuverie quand vous avez pensé bien faire en ne voulant pas y aller. Ou vous retenir de crier, de hurler quand un "ami(e)" viendra docilement et animé des "meilleures intentions" vous communiquer un détail pertinent sur ce que votre autre aurait appelé "son jardin secret".
Ou bien, vous pouvez le regarder gésir inerte, cet autre, dans une quelconque chambre d'hôpital. Inerte à en oublier tout ce que votre amour moribond aurait pu vous faire subir comme "petites morts". Parce qu'on le sait tous, il est de la bienséance la plus élémentaire, de pleurer un amour mort avant de se remémorer ses torts.
Bref, l'amour a autant de fins possibles qu'il est difficile de ne pas penser à la perte quand on ressent ses premiers battements d'ailes de papillon.
H-12
Ca y est. C'est décidé, cet autre se doit de changer, d'être meilleur ou bien c'est fini. Poser des ultimatums en amour c'est aussi ridicule qu'etre un jihadiste en Syrie actuellement. On se sait inspide, on se sait moche et coupable. Alors l'option des ultimatums se présente comme l'ultime faille qui palliera les tourments de notre conscience.
En amour, on est toujours coupable, qu'on se le dise bien.
Coupable d'un mot de travers, d'une gaucherie immonde, d'un pot cassé, que votre autre aussi aurait cassé.
D'un rien d'un tout, être amoureux c'est déjà etre un péché. Un amoureux est un damné hirsute, qui lorsque le glas du châtiment sonnera, sera conduit dans la grande place imaginaire où des billions de couple à travers l'histoire se sont regardés respectueusement subir le même traitement infligés habituellement aux sales vermines et aux traîtres.
"Ou bien c'est toi qui part, ou ce sera moi." On se sait sot quand on sort cette fameuse tirade. On sait que l'on préfère crever que de laisser l'autre partir. Après tout ce qu'il nous reste comme choix dépend de nos peurs et de nos phobies. Chacun sa hantise. Y'en a qui préfèrent prendre les devants. D'autres choisissent d'etre synchro. Et puis au pire, aux moins hardis, il restera toujours l'option (la plus utile qui soit en amour) d'inverser la donne et de se dire coupable au lieu de victime, et vice versa.
Le moment ultime
Si à ce moment vous êtes en train de pleurer à deux, personne ne quittera personne. Si par contre vous vous sentez animé d'une vague de sadisme et qu'il vous prend l'envie de révéler le monstre qui est en vous, alors la grande marche vers votre célibat tant convoité est enfin amorcée. Et si l'autre se suicide, qu'il vous menace d'un couteau ou bien au mieux qu'il menace d'appeler la police pour porter plainte (préjudice sentimental, notion juridique méconnue de la justice, mais dont toutes les personnes ayant un jour pété les plombs vous affirmeront l'existence), et si même il vous arrive de guetter les voitures de passage devant votre chez soi, eh ben disons que dans ces cas, il faudra surement appeler la police, trouver un meilleur prétexte que le préjudice sentimental (définition ci dessus) et porter une bonne grosse encul.. je veux dire plainte.
H + 3
Enfin, le célibat! Quel bonheur! Quelle liberté! Quelle paix!
Si à ce moment vous n'êtes pas en train de chercher un pilulier, un bon comprimé, un bon joint ou une bonne bouteille, ce texte ne vous concernait pas en fait.
J+1
Le célibat c'est de l'entretien. L'amour, des habitudes.
Du moins, c'est toujours ce qu'on se dit un jour après.
Alors, histoire de pas s'affaler sur un divan et pleurer toutes les larmes de votre corps en écoutant en boucle tout votre répertoire musical en commun avec feu votre regretté autre, vous sortez. Et vous vous amusez. Du moins, c'est aussi ce que vous vous dites.
Avant de rompre de quelques heures, le visage de votre autre est plus proche du sanglier ou du renifleur que de sa véritable physionomie. Après quelques heures, il devient plus beau que tout ce que ce bon bougre de Raphael aura sculpté de ravissant et de splendide.Le regretté devient esthète. Et vous ? Moche.
Il convient de rappeler qu'à ce stade, si vous n'avez pas connu ces détails, c'est que ou vous êtres un/une exécrable salaud/salope ou un/une abruti(e) qui aurait confondu son plan cul avec l'amour d'une vie.
Reprenons, après que votre mémoire (votre garce de mémoire conviendrait mieux) se soit occupé de transfigurer et d'embellir votre ex, vos hormones, votre conscience et votre pathétisme vous pousseront vers ce qui caractérise le mieux l'amour et sa fin, le masochisme.
Ah qu'il est bon de pleurer quand c'est fini! Ah qu'il est bon de se dire que la vie est si injuste et vous avez aimé un/ une lâche qui NE VOUS MERITE PAS!
Si l'on ne pleure pas assez, si l'on n'insulte pas assez le regretté ex, on appelle ses amis.
On remet le pauvre ex sur la place imaginaire où l'on punit les vils et les insidieux, et armés de fouets imaginés et des mots tranchants (non imaginés), on lynche le bougre à plusieurs et à l'unisson.
J+3456780986543287980
C'était votre meilleur coup, votre meilleure histoire, cet amour perdu, cet amour que la vie perfide vous a ôtés. Si vous vous dites ça après tout ce temps, c'est que vous êtes con. Et si votre histoire avec votre ex n'est toujours pas finie, la mort vous le reprendra, alors aimez-le/la et cessez de saouler le monde avec votre phobie des fins.
FIN
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