Je ne sais plus quand je suis né,je ne sais pas quand je mourrai,ou si la clémence divine est aussi divine que je la conçois pour que je meurs.
J'ai été un enfant,un enfant de la rue,un enfant des cités gardées,un enfant des garderies,où mon innocence devait etre gardée,j'ai été un gosse obèse,un nourrisson rachitique et des fois on me disait que maman ne pouvait pas me garder parce qu'elle n'avait que 17 ans.
Puis j'ai grandi,j'ai été à l'école,certains disaient que c'était celle de la vie,d'autres se félicitaient de mes notes,j'ai pleuré la première fois où papa a battu maman,je suis sorti fumer avec des potes la fois où un homme a pris ma place dans le lit de maman,y'avait meme une fois où j'ai entendu mes parents geindre et j'avais trouvé cela très tellement horrible,que mon seul refuge était mon ipod.
J'ai eu mes règles à 13 ans,j'ai fumé mon premier joint à 16,j'ai été amoureux d'une fille au lycée qui était tellement belle qu'elle était trop riche pour moi,j'ai été violée par le concierge de mon foyer,j'étais sérieux studieux,j'étais cancre et douteux,j'ai été viré du bahut,j'ai eu mon bac avec mention,mais je n'ai jamais fait d'études.
Puis j'ai été socialiste,j'ai accroché un poster volé d'un che enterré,j'ai été dans un gang d'anarchistes dont les actions ont dépassé l'idéal visé,je me suis vue en Simone De Beauvoir,mais au fond je n'ai connu de la philosophie que la sagesse de Mouldi,le serveur du café du coin.
Je suis un adulte,un barman,un banquier,un maçon,une prostituée,une femme au foyer,une chef d'équipe dans une grande société.Je suis riche,je suis pauvre.Je suis seule,seul,marié,mariée,veuve ou divorcé,qu'importe le mal est fait.
Je suis malade,très malade.Mon mal se soigne,ou ne se guérit jamais,certains disent que je ferai mieux de me retirer et d'aller prendre l'air à la compagne,d'autres me disent avec nonchalance,que l'amour ne se guérit pas,mes proches affirment que des études se font pour guérir le cancer des poumons,ma voisine m'a sermonnée ce matin sur mes fréquentations douteuses,et tous les soirs je finis au poste de police,ou dans un lounge pour un diner d'affaires.Qu'importe ? le mal est fait.
Des fois,je n'ai pas assez pour me payer mon paquet de cristal légères,des fois ma cravate m'étouffe,des fois ma mère me manque,des fois,je me dis que je ferai mieux de prendre un prêt pour une voiture,rien que parce que les bus on ne les rattrape jamais.
Des fois,je me dis que je deviens vieux,et je m'achète des lotions l'oréal histoire de bien faire l'amour à mon vieux.
Y a des moments comme ça,où je sens la mort me regarder de près,presque droit dans les yeux,je déjeune seul avec une chaise vide,le seul hommage que je fais à ma défunte épouse,et quand je m'en lasse,je regarde mes petits enfants grandir de loin de près mais souvent de loin.
Je suis dans un lit,clinique,hopital,simple hospice,(ou kén 7chitou) entouré(e) des miens,je fais mes adieux,ou rabbi iyhéz mté3ou.Mais je sais,que je suis pas mort(e).Parce qu'au fond,nous ne sommes qu'un.
Je suis cette petite fille laide, la petite de la classe, assise seule pleurnicheuse et bavarde, je suis celle dont les parents n’ont pas voulu, elle sait qu’elle est en vie juste parce que la nature la gardé en vue, je suis celle qui n’a pas réussi a se faire d’ami ni d’amour ni de fric.. Mais elle sait qu’elle est bien envie oui elle bien en vie, une bouche a fourrer …. Très beau texte ma Rodion :)
RépondreSupprimersublime comme celle qui l'a écrit! :)
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