dimanche 8 avril 2012

Cette histoire qui n’a toujours pas de fin.




Histoire d’une fille, en vers, en rimes et en proses. Qu’on apostrophe de ses peines, qu’on qualifie avec ses rengaines. C’est l’histoire d’une fille qui est une acharnée des départs, assez pour ne plus savoir où aller.
Elle a mon âge, mes tresses, mes larmes et mes contes d’enfants balancés vite fait à l’apogée de l’aurore sous le monstrueux lit.
Elle a mes mots, et beaucoup de mes maux quand je la regarde dans le miroir.
L’histoire d’une fillette qui voulait plaire. L’histoire d’une fille qui a peur de s’éveiller seule.
L’écriture est une brillante carcasse. Les mots sont de vicieux boucliers.
Je voudrais rendre à cette fille ce qui lui appartient. Mais d’après certains dires, elle ne mérite même pas une fin.
Je n’aimais plus ce gars. Je l’ai quitté ce soir là. Et je suis partie la chercher.
Ce soir là, je voulais l’entendre me dire qu’elle m’aimait.
Ce soir là, je pensais que je pouvais m’aimer.
Je lui ai tout ramené sur du papier velours, sans mes mots de velours.
Je lui ai demandé de m’épier. De me regarder. Elle ne l’a jamais fait assez.
M’enfin, pas assez pour que je continue d’aimer ce gars. Pour que je sache qui a dit à ce gars qu’il fut aimé.
Je l’ai questionné sur ce que ses parents lui ont fait. Sur ce qu’elle demande, ce qu’elle veut ou déteste. Je l’ai regardé, non sans peiner, et me suis vue l’avertir de la vitesse excédante de la vie.
Et je lui réprimai sa désinvolture face au temps, aux ennemis, aux faux ennemis.
Son rictus, dévoilé sans gêne, je me le suis très vite approprié.
« J’ai des problèmes, je cherche à tout te raconter depuis des années, tu ne sais que fuir, tu ne fais que détruire, tu ne me laisses rien, tu ne m’as rien laissé. »
Elle rit.
« Aime moi donc, cela aura peut être une fin, qui sait.»
C’est là que j’eus mon deuxième rictus.
C’est là que j’étouffai mon premier sanglot.
Dans ma chambre vide, enfermée dans une histoire entre ce moi et moi…qui n’en finit pas.




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