mercredi 7 septembre 2011

Ma triste confession,mon triste semblant de vérité

Après tout,pourquoi autant de peine pour un rien ? Si un tout ranime la haine,si je ne suis qu'un fou parmi d'autres apôtres du sens dessus dessous,à quoi rime toutes ces syllabes?
J'ai longtemps écrit sans but,sans aucune autre alternative que de finir mon texte et de me féliciter à sa re-lecture.Ces textes qui ne sont que fantasmagories d'une personne à qui on chuchote souvent un "ta gueule",et quand ce n'est pas le cas,cette même personne se poignarde à coup de "ferme la".

Les mots,les plus réels,les pleins véhéments,je les écris,je ne l'ai jamais dit ,je ne les ai qu'écrit.
Je n'en ai rien fait d'autres.
Ecrire c'est saigner.Dans un de mes délires les plus funestes,et les plus glorifiants,je me dis qu'à force de juxtaposer des lettres,je perdrai tout mon sang.Drole de façon de concevoir la vie à 22 ans,presque,à peine,sauf que j'en sais trop.
Je sais,pour ne citer que moi,que les balivernes d'un destin tracé dont on se dit maître est un festin indigeste,et rares sont ceux qui ont de l'appétit,terrés six pieds sous terre.Même que la rareté est un euphémisme.La seule digestion qui se fait est celle de ce que le destin a fait de nous.Cette digestion est la décomposition de notre chair.

Longtemps,m'en a-t-on voulu pour mon morbide,pour ces allégories étouffantes de scènes de vie qui s'achèvent en pilules ou des rêves qui se suspendent au dessus des sépultures.De mon moi à mon surmoi et des fois même à mon ça,je ne me cache pas le fait que je ne vois pas très loin,ni pour ma personne,ni pour mes semblables.

Quand les fêtes battent leur pleins,que les gens se servent alcool et ébriété à profusion,il y a toujours ce petit mesquin tenant un verre entre deux mains tremblotantes assis dans un coin dans une solitude contrastante à souhait avec la désinvolture ambiante.Et j'ai longtemps été cet étranger sans nom,qui va vient,fantomatique et presque indiscernable dans le brouhaha.

Le gout de la joie m'est insupportable,non que je sois vouée aux larmoiements,mais parce que dans les méandres de mon siècle assassin,joie ne rime qu'avec artifice.
Alors,quand je suis seule,c'est à dire tout le temps,c'est à dire seule entre trente milles semblables,mon unique occupation est de chercher le beau dans ce morbide que tous ces spectres oublient entre deux chariots bien remplis ou deux soirées bien trop arrosées.
Aimant le difficile,cherchant perpétuellement à défier ma petitesse,je voulais l'allégresse sans l'artificiel.
Je l'ai trouvée.Et elle a été aussi brève,qu'une gueule de bois,le lendemain d'une bonne cuite.

"Ton fatalisme te tuera" Encore un euphémisme,encore des mots perdus,atones,dans une inertie qui n'a rien à voir avec la littérature.

Longtemps j'ai écrit sans savoir que littérature n'était que l'esthétisme des mots,quand je l'ai su,j'ai choisi mon  "beau",j'ai choisi l'alignement de mes mots/maux.Un rang,un champs lexical,une route jonchée du vocabulaire du tragique.Et des scènes violentes,dont on ne devrait que garder la "'beauté".Au fond personne ne peut me demander des comptes quand je ne fais que narrer la stricte vérité.Nous ne sommes qu'un humus pensant pendant une certaine longévité,cette longévité expirée,il n'en reste que l'humus.Et la mémoire/narration des hommes.Ou pas.

Fond Sonore:  Noctune N 20 in C sharp minor

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