"Vous êtes égoïste... égoïste... égoïste...Vous êtes une égoïste doublée d'une Narcisse...Vous l'êtes ...[Vous ne mesurez pas tout le mal que l'amour que vous portez peut faire]...parce que vous cherchez à ranimer la douleur de quelqu'un qui cherche à vivre, à dépasser et à aller mieux."
Les mots résonnent encore dans ma tête, trois jours, deux, quatre, je ne sais plus. En fait, ça résonne, et puis c'est tout.
Trois (disons trois, "blame it on chemistry" ) jours que je dors en hurlant, que je dors à peine, que je dors debout et que ça résonne.
[Clic Clac Clic Clac...La prison s'ouvre et le détenu n'ose pas sortir.
Il n'y croit pas. Il croit plus aux farceurs qu'à la liberté.
Clic Clac Clic Clac...La vie s'offre et la mourante n'ose plus respirer.
Clic Clac Clic Clac... Le mendiant tient dix dinars dans sa main.
Mais il continue à croire que son bienfaiteur est un mirage.]
Trois jours que je ris souvent, que je pleure dans le trop, que je fais tout pour oublier ces traîtres mots.
"Égoïste Narcisse.
Oeudipe? Ça passe, Electre? Aussi.
Mais Narcisse rabbék?
L'amour est égoïste monsieur?
Avoir la mémoire vive, comme une écorchure qui ne se ferme pas, est ce là l’égoïsme de l'amour?
Savoir qu'un être quelque part au loin vous a un jour offert la vie, vivre avec la douleur d'avoir souillé la sienne, ne pas avoir le droit à la rédemption? Mais monsieur le thérapeute, je vais réellement finir par croire que vous ne faites que pactiser avec le diable pharmaceutique. Ou bien que vous êtes tout bonnement con.
Ou bien que vous n'avez jamais réellement aimé.Ou bien...Que vous avez raison.
Monsieur le thérapeute, par amour, je pourrais tout faire.
Monsieur le thérapeute, j'aurais aimé vous demander comment faire pour vivre maintenant.
Monsieur le thérapeute, tâchez de bien vous en souvenir, si pour qu'il vive, je dois brûler à petit feu, alors soit.Mais...
Monsieur le thérapeute, je suis aussi un être voué à un amour sans attribut. Et,je n'y peux rien..
Monsieur le thérapeute, j'attendrai un homme qui ne reviendra plus jamais. Peut être..
Monsieur le thérapeute, ma douleur sera mon salut tant promis. Mais...
Monsieur le thérapeute, ayez conscience que peu de gens se risquent à vivre ainsi. Et prenez conscience..
Monsieur le thérapeute, vous n'en croiserez plus des femmes qui voueront leurs vies à un mirage.
Monsieur le thérapeute, Narcisse vous le promet, promet, promet.
Monsieur le thérapeute, il se pourrait que je sois la nymphe de ce Narcisse.
Monsieur le thérapeute, il se pourrait aussi que je sois cette nymphe et ce Narcisse à la fois.
Monsieur le thérapeute, je n'ai plus grand chose à vous dire. Nous avons tous un destin qui nous échappe. La cruauté du mien n'est pas dans ses faits. Elle n'est que ma conscience de ce destin.
Monsieur le thérapeute, puisqu'il en est ainsi, je peux prétendre que vous venez de palier le mal d'une jeune femme qui n'a nul autre choix que se faire veuve noire.
Monsieur le thérapeute, priez pour que les erreurs professionnelles ne fassent pas partie de votre dû divin."
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Monsieur le thérapeute avait un livre qui me fascinait sur son grand bureau majestueux. "Spinoza avait raison", mais monsieur le thérapeute a peut être pu aussi bien comprendre que mon Conatus est mon amour pour toi.
11/02/2012 : Love kills.
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