Mais tu es seule!
...Non, je commence juste à préférer les lumières tamisées aux lumières aveuglantes, la cécité véritable est de ne rien ressentir. Ma solitude est mon ultime refuge. Lorsque le fait qu'un bouquin puisse être une meilleure compagnie qu'un être humain te semblera évidence, tu pourras peut être me comprendre. Et ne t'avoues jamais con à me trouver incohérente ou au contraire bien pensant. Évite cependant les jugements de valeur quand mes semelles te sont trop grandes ou trop petites.
Les gens sont tout le temps effrayés. Comment peux-tu me reprocher mon stoïcisme primaire? Je ne sais pas mentir, j'ai fini par abdiquer les masques de clown. Je ne suis là ni pour faire rire, ni pour alimenter la pitié. Les cadavres que je vois m'ont faite détester la médecine légale. Je pourrais y prendre goût et vouloir la mort. A constater leurs cris stridents et leur obsession de se vanter d'avoir une vie, je me surprends à penser que les pôles s'inversent. Et que la vie n'est que la mort en fait. Pourquoi alors pratiquer la médecine légale, quand je me fais médecin légiste rien qu'en étant entourée d'eux?
Non, non, je ne suis pas obscène au point de leur porter une haine quelconque. I, a un jour dit que la misanthropie est l'amour inconditionnel pour l'homme. Et quand on aime l'humain comme je l'aime, on ne fait que l'éviter. I, avait raison. Mais I. a peut être mal compris Bukowski ou m'a mal comprise. Je ne sais pas. Je l'évite.
Je ne suis pas une morgue, une chambre à gaz peut être, mais pas une morgue. Et les plus hardis me connaissent parce qu'ils ont appris à respirer. Parce qu'ils savent que fumer c'est respirer. Enfin,je ne sais pas. Pour eux et pour moi, c'est ainsi.
Ne me pense ni différente, ni marginale, et n'ose même pas faire de moi un cliché.
Ma vie n'est pas une oeuvre. Je suis de passage et je l'accepte. Blâme mes lectures mais pas moi. Enfin, au fond, blâme moi, je n'en ai rien à secouer.
Tu parles trop.
Tu m'as pensé seule. Alors continue dans ton acheminement. Essaie les bougies mon ami. Essaie les ténèbres. Essaie le froid. Essaie la faim. Essaie la chasteté. Essaye tout ce que la vie peut prétendre immaculé. Puis réfléchis à tous leurs antipodes. Le contraste effrayant des choses est l'ultime vérité.
La seule prise de conscience (que je te souhaite) est dans un tube d'acrylique noir balancé sur une grande feuille blanche.
Tu es dangereuse parce que tu es convaincante.
Je le suis peut être, mais il est vrai que l'on préfère les flingues aux mots tranchants.
Le trafic des armes est illégal, abjecte surtout. Il ne sert qu'à faire taire le trafic présomptueux des grands mots. Je préfère sincèrement qu'on me tire dessus. Je serai surement un macchabée souriant. Imagine, à ne rien trouver à rétorquer, on m'offre le salut de la mort. Pardon, de la vie d'après.
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